Une exposition Jenkell à quel prix ?

L'artiste, Laurence Jenkell , prisée par la jetset, est invitée à Chambéry à exposer ses “Bonbons“ sur les places de la ville, mais aussi au Musée des Beaux Arts du 30 juillet au 28 août 2019. Hors cette exposition n'est pas dans la programmation du musée ??? Mais qui donc a programmé cette artiste ? Serait-ce le choix du Prince ? (rappelons qu'une des conseillère municipale est propriétaire de la Galerie de Lans). Le Musée des Beaux Arts de Chambéry (Musée de France) serait-il devenu une salle municipale ? Le coût de cette exposition avec le budget de communication serait entre 50.000 et 60.000€, voté comme enveloppe exceptionnelle !!! Cela fait cher le kilo de bonbon. Michel Dantin, ici, a trouvé facilement des moyens exceptionnels et supplémentaires. Communiqué de FO Territoriaux 30 juillet 2019 LE ROI S'AMUSE Les élus ont décidé d'exposer au Musée des Beaux Arts. En dehors de la programmation normale, et contre l'avis des profes­sionnels des Musées, ce qui pose plusieurs questions. Qu'est-ce que c'est ? Il s'agit de bonbons géants en plexiglas, le tout assez sympa­thique et coloré (certes pas très écologique). Cette exposition n'entre pas dans le programme (pourtant riche) du Musée, et ne s'inscrit pas franchem­ent en cohérence avec ses choix de program­mation. En effet, il s'agit d'un style « Art Business », qui surfe sur le réseau des galeries et exposi­tions commerciales (ambassade du Qatar à Paris, sur la Croisette à Cannes, pendant le G20, à la Fondation Bouygues, à la Fonda­tion Bettencourt à Neuilly... que du beau monde), mais aucun musée national. L'artiste cherche visible­ment la caution d'une institution culturelle reconnue (en l'occurence un Musée classé) sans en atteindre le niveau. Nous n'avons pas pu connaître les critères qui avaient conduits les élus à faire, seuls, ce choix (l'ar­tiste a peut-être des amis ?). Combien ça coûte ? Le budget tournerait autour de 60.000 € (50.000 € selon le Dauphiné Libéré, 62.000 € selon une délibération du conseil municipal). On sait les difficultés des services munici­paux (les musées n'y échappent pas) confrontés aux baisses chroniques imposées par les élus. Mais là, visiblement, notre maire est soudain prêt à puiser dans les deniers publics. Qui a décidé ? Ce n'est certainement pas le Musée qui a décidé, ni même cautionné cette exposition. Elle est imposée par les élus seuls ; il faut bien que le roi s'amuse. Lors d'un récent comité technique réunissant élus et représentants du personnel, cette question a visible­ment dérangé l'élue au personnel Mme Koska, qui a autoritairement refusé d'en débattre. Elle a froidement expliqué que les agents étaient « les bras des élus », bref qu'ils étaient là pour exécuter les volontés du maire et qu'on ne leur demandait pas leur avis. Fin du débat. La culture ? Quelle culture ? À Force Ouvrière, nous avons une vision différente de la Fonction pu­blique : les agents sont recrutés pour leur technicité, leur spécialité, leur expérience et leur savoir-faire, bref leur culture, et il convient que les élus s'appuient sur les fonction­naires dont la mission est de veiller à la qualité du Service Public. En matière de culture, il n'est ja­mais bon de voir des élus décider seuls, au mépris et contre l'avis de ceux dont c'est le métier, qui y consacrent leur vie pour garantir un accès à la culture de qualité, dans la pluralité. Les historiens le savent, les poli­tiques autoritaires s'attaquent d'abord à la culture, l'information, la liberté d'expression... Certes, Chambéry n'est pas une monarchie... mais Monsieur Dantin a déjà supprimé la Direction des Affaires Culturelles, ce qui est par­faitement inhabituel pour une ville de cette taille, avec ses établisse­ments culturels et son patrimoine. Récemment, M. Dantin lâchait les chiens de la BAC contre les repré­sentants de syndicats, de partis politiques, du Droit Au Logement ou encore de la Ligue des Droits de l'Homme (qu'il qualifie de « grou­puscules extrémistes » !) venus in­terpeller le conseil municipal, avant de les faire gazer dans les rues de Chambéry. Quelle sera la pro­chaine étape ? Les élus ne devraient pas oublier les leçons de l'Histoire.

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