Monsieur Macron, sachez qu’une majorité de français veut rester en paix avec la Russie.

Tout d’abord nous ne pouvons qu’avoir une pensée pour tous les civils ukrainiens russophone ou pas qui ont été massacrés par les milices fascistes et nazis ukrainiennes depuis 2014. De cette date jusqu’en 2020 le conflit a fait 13.000 morts et vu 1,5 millions de personnes déplacés. Nous avons aussi une pensée, pour ceux qui ont été tués depuis le 22 février 2022, par l’entrée des troupes russes en Ukraine, et par les fascistes de la milice Wagner et tous les autres, civils et militaires tués et blessés des deux côtés de cette guerre. On dénombre au moins plus de 10 500 civils tués depuis le début du conflit (dont plus de 1000 enfants) et 4 millions de personnes, dont un million d’enfants, ont été déplacés, plus de 17 millions ont besoin d’assistance humanitaire.

Après le renversement en 2014, du gouvernement démocratiquement élu Viktor Ianoukovytch, par un coup d’Etat fomenté par les Etats-Unis, qui fidèle à leurs stratégie de destruction des états nations et d’encerclement des puissances internationales qui font obstacle à leur volonté de domination mondiale (Russie et Chine), n’ont cessé de grignoter en Europe de l’Est, en 30 ans l’équilibre international des zones d’influences traditionnelles. L’Ukraine, dont les ressources gigantesques sont convoitées par les puissances occidentales et leurs fonds d’investissements, est instrumentalisée en particulier par les Etats-Unis pour leur propre intérêt, loin des idéaux supposés de liberté et de démocratie. C’est la population Ukrainienne et Russe qui en paye le prix fort et en moindre mesures les classes populaires de nos pays.

Rappel de quelques faits A la fin de l’Eté 2022 les pays européens trainaient les pieds pour aider l’Ukraine en matériel militaire. C’est à ce moment que les pipelines Nordstream 1 et 2 ont été sabotés en septembre 2022. La Russie fût tout naturellement accusée de cet acte terroriste, qui a réussit ( c’était l’objectif) à re mobiliser l’Europe comme un seul homme pour lutter contre cette puissance supposée impérialiste. Il faudra attendre 1 an pour que grâce aux enquêtes du New York Times, du  Washington Post  et du Spiegel nous apprenions que c’est un commando de l’armée ukrainienne qui a fait sauté les gazoducs. Si l’information a bien été diffusée dans certains médias dominants, elle n’a pas été trop répétée et surtout elle a été vite oubliée.

Le 16 février 2024 la France signait pour 10 ans un accord bilatéral avec l’Ukraine. Cet accord faisant suite aux engagements pris par le G7 lors du sommet de l'Otan à Vilnius en juillet 2023. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont signé de leur côtés le même type d’accord. La France s'engage à verser 3 milliards d'euros de soutien militaire supplémentaire à l'Ukraine en 2024. Déjà en 2023 la France a livré pour une valeur totale de 2,615 milliards d'euros d'équipements militaires à l'Ukraine, auxquels viennent s'ajouter 1,2 milliard d'euros donnés à la Facilité Européenne pour la Paix (FEP), soit un soutien de plus de 3,8 milliards d'euros entre le 24 février 2022 et le 31 décembre 2023.

Rappelons que ce même fond, Facilité Européenne pour la Paix, créée en 2021, est utilisée pour permettre les livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine par les Etats membres (ne serions-nous pas dans ce verbiage, en pleine pseudo-vérité ?) . Cet outil financier de politique étrangère de l’Union Européenne pour la PAIX , a permis de mobiliser 7,2 milliards d’euros au profit de l’Ukraine. La France en est le deuxième contributeur de ce mécanisme avec soit 18 % de l’aide à l’Ukraine.

L’accord prévoit entre autres : -Une coopération dans la lutte contre la désinformation et la cybersécurité ainsi que lutte contre la "propagande (russe) au niveau mondial ». -Un soutien à l'adhésion de l'Ukraine à l'UE et à l’Otan qui selon les termes du pacte « constituerait une contribution utile à la paix et à la stabilité en Europe ». Ce qui s’est avéré le contraire, puisque venant déséquilibré les rapports de forces dans cette région et aller à l’encontre du respect des zones d’influences des puissances. (Russie /Otan)

Par ailleurs l'accord souligne que la France reste déterminée "à appliquer des sanctions sévères contre les secteurs de l'économie russe et ceux qui, dans la Fédération de Russie et à l'extérieur, soutiennent la guerre ou en tirent profit ». Cet accord a été approuvé le 12 mars 2024 dans un vote « non contraignant » par le parlement français, avec 372 "pour", (Droite EELV PS) 99 "contre" France Insoumise PCF 1 élu EELV ) et 101 abstentions RN Notons cette sortie de Stéphane Séjourné, ministre des affaires étrangères : « Nous constatons également que les sanctions sont utiles parce qu’elles renchérissent d’ores et déjà le coût de la guerre de la Russie … au-delà de leurs effets à court terme, les sanctions auront des conséquences significatives et durables sur le potentiel de la Russie à financer son économie guerre ».

Rappelons un fait qui nous semble être passé un peu trop vite aux oubliettes. Victor Orban opposé au programme de l’UE concernant l’Ukraine. En octobre 2023 lors d’un sommet européen le président Hongrois, s’est opposé à l’octroi de fonds supplémentaires à l’Ukraine, renouvelant sa position le 15 décembre 2023 et opposant son veto au programme d’aide militaire (50 milliards d’euros) de l’UE à l’Ukraine. Au journal Le Point, le président Hongrois déclarait, « Nous devons être très prudents, car l'Ukraine est un pays immense ». Et son rapprochement, voire son adhésion à l'UE, « aura un énorme impact, désastreux sur les économies européennes, en particulier dans le secteur agricole ». Leur production est « bien meilleur marché que celle des paysans français et hongrois, et ce n'est pas soutenable. Nous ne pouvons pas rivaliser », a complété le dirigeant nationaliste hongrois, appelant la Commission européenne à « défendre les intérêts européens contre les Ukrainiens, et non l'inverse ». Pour lui les révoltes paysannes en Europe « montrent à quel point l'Ukraine est un problème grave pour l'Europe, indépendamment de la guerre ».

Les faits lui donne en effet raison, puisque, que ce soit sur le poulet, les oeufs, le sucre, les céréales ukrainiennes les volumes considérables déversés en Europe ont servi à goinfrer les milliardaires ukrainiens (Associé à des banques françaises par exemple BNP Asset Management) comme jamais et a effondré les cours. Pour les énergéticiens français, les profits ont explosé. Total Energie : 20 milliards, EDF et ENGIE 10 milliards en 2023. Entre le bouclier tarifaire que l’Etat français a dépensé (70 milliards €) et la taxation des profits des entreprises (20 milliards €) la facture pour les citoyens a été de 50 milliards € en 2023.

Faut-il rappeler combien la guerre en Ukraine a changé la donne parmi les pétroliers du monde entier (Exxon, BP etc..) qui ont vue leur action triplé en 3 ans et permis d’annuler ou de reculer tous les projets de réduction de la production des matières fossiles. Cependant à quelques jours du sommet européen du jeudi 1 février 2024, le Financial Times révélait un plan confidentiel  de l’UE, élaboré afin de proposer une stratégie visant à cibler explicitement les faiblesses économiques de la Hongrie, à mettre en péril sa monnaie et à provoquer un effondrement de la confiance des investisseurs dans le but de nuire à « l’emploi et à la croissance » Le document pointe explicitement les « vulnérabilités économiques » « un déficit public très élevé », « une inflation très élevée », une monnaie faible et la part de PIB dédiée au remboursement de sa dette la plus haute en Europe.

Si Viktor Orban persistait dans son refus de soutenir les aides à l'Ukraine, les autres dirigeants européens devraient s’engager publiquement à interrompre définitivement tout financement de l’UE à Budapest, dans l’intention d’effrayer les marchés, de provoquer une ruée sur le forint et de faire grimper en flèche le coût des emprunts du pays. Le dirigeant Hongrois a réagit en déclarant que Bruxelles menace la Hongrie de subir « un vaste blocus financier ».  C’est dans ce contexte que sont arrivées les déclarations d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture le 26 février 2022 "Cette guerre durera" et "il faut nous y préparer », ou le 24 février 2024 à ce même salon « On a la guerre en Europe » «  la Russie attaque la France » puis le Lundi 26 février 2024, il réunissait à la hâte une conférence des alliés de l’Ukraine ( vingt-sept pays présents) à Paris appelant à un "sursaut" pour assurer la "défaite" de la Russie, en annonçant de nouvelles mesures d’aides militaires.

À cette occasion,  il déclarait « Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre », et disant "assumer" une "ambiguïté stratégique ». Et comme si cela ne suffisait pas il rajoutait, le 7 mars 2024 devant les présidents des groupes parlementaires ;  »face à un ennemi qui ne se met aucune limite, nous ne pouvons nous permettre d'en formuler". Ce à quoi Dmitri Medvedev, ex président de la Russie a répondu sur son compte X, « Cela signifie donc que la Russie n’a plus de lignes rouges pour la France”, en ajoutant la locution latine : “In hostem omina licita”, qui signifie “contre l’ennemi, tout est permis”.

De ce fait E.Macron prend la responsabilité de devenir le porte voix des va-t-en guerre du complexe militaro industriel Français-Européen et Américains et enclenche un degré dans l’escalade de guerre contre la Russie, extrêmement dangereux, car jamais atteint à ce jour. Ce qui faisait dire à Dominique de Villepin(LCI 7 mars 2024) que des "troupes au sol de l'Otan en Ukraine" feraient « exister un risque" nucléaire. « Inacceptable ». Comprenons bien que nous n’assistons pas à des déclarations intempestives et hors sol de E.Macron, mais bien au contraire, nous sommes face au déploiement d’une campagne de la peur systématique.

Il s’agit, comme nous l’avons déjà expérimenté, de créer un affolement généralisé qui dégage la route (…des élections ?) qui discrédite les ennemis de la République (tous ceux qui sont contre la guerre son Pro Poutine), de planifier une technique militaire bien connu, la terreur. Bien dosée, bien menée, en faisant savoir que tout peut arriver à tout moment et à n’importe qui, alors les résistances s’effondrent, s’immobilisent, sidérées. Les gens ne savent plus quoi penser, et ils obéissent. Dans ces conditions, ils nous feront croire que, seule l’usage de la Force pourra nous sauver. La note de la DGSI datée du 14 février, indiquant que les services de renseignement russes ont mis en place des « modes opératoires alternatifs » dans le but de « mener des activités d’ingérence" qui « visent globalement à amplifier les dissensions et les fractures internes à la société française ». Et en conséquences demande aux forces de police et de gendarmerie de leur faire remonter tout événement, y compris des "signaux faibles". C’est à dire toute manifestation contre le gouvernement de Macron « tous sujets confondus (réforme des retraites, prise de position dans le conflit israélo-palestinien, dénigrement des JO 2024, etc.), voire à soutenir ouvertement les intérêts de la Russie en dénonçant la politique étrangère de la France, les Etats-Unis, ou l’Otan ».

Comme vous l’avez compris, cet article même, selon cette note, serait bien un « signe faible » de soutien à Poutine. Si il n’y a aucune espérance à attendre du côté de Poutine, qui vient d’assassiner son principal opposant, Alexis Navalny., nous avons à défendre coûte que coûte une voie diplomatique avec la Russie, nous n’avons pas d’autre choix. Si non cette guerre est parti pour durer des années et des années. En 2022 une large majorité de Français était favorable à la paix avec la Russie . En effet lors des élections présidentielles de 2022, plus de 57% des électeurs exprimés (RN, France Insoumise, PCF, Zemmour, Dupont Aignant) se déclaraient pour la paix avec la Russie.

Pour finir ce que font les Etats-Unis depuis près de 80 ans en Europe (encerclement de la Russie), ils sont en train de le réaliser pas à pas depuis Barack Obama, (en l’accélérant considérablement depuis ces dernières années Bases américaines aux Philippines) tout autour de la Chine. Des experts du Pentagone (Général Michael Minihan à NBC News)  : envisagent mêmes ouvertement des affrontements dés 2025-2026 en Mer de Chine. Sans parler ici du massacre du peuple palestinien dans le ghetto de Gaza, et des conséquences mondiales à venir.

Faisons en sorte, lors des élections européennes de juin 2024 que les peuples, les partis politiques militants pour la paix et leurs parlements des nations encore indépendantes stoppent cette dynamique guerrière qui nous précipite vers un embrasement généralisé.

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