«L’hormone du bonheur» dans l'eau du robinet.

 J’ai sursauté en lisant plusieurs articles qui traînent sur les réseaux sociaux, prétendant que l'Union Européenne autoriserait l'ajout d'ocytocine, «l’hormone du bonheur» dans l'eau du robinet. 
Vrai ou pas, qui sait ? En 2012 déjà, Matthew Liao, bioéthicien à NYU, recommandait dans un article l'utilisation de biomédicaments pour rendre l’homme physiologiquement respectueux de l'environnement. Il proposait la prescription d’hormones prosociales comme l'ocytocine, pour nous rendre coopératifs dans les actions collectives contre le changement climatique.   Vous vous demandez pourquoi ça ne marche pas sur moi ?  Et comment il se fait que vous continuez de vous réveiller de mauvaise humeur ?  Question de dose, probablement, faudrait l'augmenter.   Encore que je me demande si la dose n’a pas été forcée en France à l'approche des J.O. Un enthousiasme plus ou moins forcé est de rigueur.

ZEUS ou LUCIFER 
A l’origine, cette cérémonie avant tout religieuse était destinée à Zeus. Elle comportait des épreuves intellectuelles. Coubertin a dès le début réintroduit des épreuves d’architecture, sculpture, peinture, musique et littérature aux JO. (En 1912, sous un pseudonyme, le baron remporte lui-même la médaille d'or catégorie littérature, je vous assure que c'est vrai, c’est pas beau, ça?) 
 Depuis 1949, le CIO a décidé d’oublier les épreuves d'art .  Dommage, une pantalonnade comme le concours de l’Eurovision aurait tout à fait trouvé sa place dans les épreuves, avec notamment la médaille d’or bi. .  


La version moderne des J.O est donc une reconstruction  bricolée de cérémonies de la Grèce antique . On me permettra de ne pas m‘enthousiasmer pour l’époustouflant «trajet de la flamme olympique», invention due  au IIIème Reich en 1936. Des foules suivant dévotement les porteurs de flamme comme s’il s’agissait du saint sacrement, ces résidus de spiritualité en carton pâte me laissent pantois . 
 Surtout en considérant l'étymologie : Lucifer, ça vient de lucis et ferre, porteur de lumière.  Alors se précipiter avec une légère génuflexion sur le trajet des porteurs de flamme , ça demande réflexion

 CHOOSE FRENCH Autre raison d’espérer, «Choose France», opération macroniène pour attirer les gros prédateurs et optimisateurs fiscaux  à Versailles.  Choose la France, mais pas sa langue, Toubon doit se retourner dans sa tombe. 
Ah bon, il est pas mort ? Sa loi elle, est bel et bien enterrée.
Encore une occasion de se réjouir,  le réacteur EPR de Flamanville va bientôt produire. La construction a débuté il y a 17 ans déjà. Après une interminable série de problèmes, la facture est passée de 3,4 milliards  à 20 milliards d’euros de surcoût.  A peu près la somme que le gouvernement s’apprête à nous soutirer. Et c’est pas fini,   la facture des six futurs EPR  dépasse déjà 67 milliards d’euros.    



Tant qu’on est dans les chiffres, à Stellantis, le PDG Carlos Tavares gagne 500 fois plus que ses employés (36,5 millions). Avec l'affaire des airbags défectueux,  on peut craindre une révision à la baisse.   Autre boss qui réussit :  Jean-Pierre Farandou, celui de la SNCF qui a rééquilibré les comptes. En conséquence, il sera viré par le gouvernement après les JO. Pourquoi après les JO ? Devinez . CHOOSE NUMBERS 
  Erik Satie a écrit « Mémoires d’un amnésique », voici un de ses adeptes : 
https://twitter.com/i/status/1650223378664415232 
 Toujours des chiffres. Nous pouvons nous réjouir d’avoir des dirigeants à la hauteur de véritables Mozart de la finance.  Les français, disais-je,  disposent de 6000 milliards de liquidités sur les comptes,  livrets, assurances-vie et  bas de laine. De  son côté, l’Etat, magnifiquement géré,  traîne une dette de  3000 milliards. Sa première dépense est désormais le remboursement des intérêts de cette dette.  Lequel remboursement nous coûte 1 milliard d'euros par semaine…
Vous voyez le rapprochement de ces deux éléments ? 
On n’a pas assez prêté attention à la loi Sapin II qui date de 2016. Elle  devait lutter contre la corruption et «moderniser la vie économique».  Ne riez pas.  Une de ses dispositions qui n’a pas affolé les masses, prévoit qu'une banque menacée de graves problèmes, peut bloquer les comptes des clients pour éviter la ruée bancaire des épargnants désirant retirer leur argent, ce qui  précipiterait  la ruine de la banque. Cette possibilité de blocage «temporaire» des comptes se double en ce moment d’une menace sourde de prélèvement importants sur l’épargne, 
                             

    CHOOSE CONNERIE 
 Le projet de loi SREN (Sécuriser et Réguler l’Espace Numérique) est encore un texte législatif censé «réguler» l’espace numérique en France.   Protéger le citoyen, c’est une bonne chose.
Après tout, les internautes balancent à tour de bras gratuitement leurs données personnelles et des contenus sur les réseaux sociaux qui sont ensuite vendus par les géants du Web. On se fait gruger à chaque coin d’internet.
 Si réguler consiste à demander aux plateformes hébergeant du contenu pornographique de vérifier l’âge des internautes, ça part d’un bon sentiment, non ? Le problème c’est que ça déclencherait la fin de l’anonymat sur internet. Curiosité, l’Europe n’en veut pas de cette loi, qui sera donc franco-française. Résultat : la fuite probable des plateformes vers d’autres pays européens hostiles à cette loi, qui ne servira finalement pas à grand-chose.

Commentaires