Quand l'éditocrate du Dauphiné ne peut contenir son islamophobie

En Savoie l’islamophobie a son éditorialiste en la personne de Gilles Debernardi, pour le compte du Dauphiné Libéré. En effet ce personnage dans son édito du 15 mai 2018 signe un texte affligeant et stigmatisant contre la responsable nationale de l’Unef Maryam Pougetoux, qui porte le voile et bien entendu contre toutes les étudiantes femmes qui portent le voile en France. Pour bien planter le décor, ce monsieur la désigne comme portant le Hijab et indique au lecteur qu’il a bien lu et qu’il n’est pas en Arabie Saoudite mais bien à la Sorbonne ! Mesure t-il les conséquences de tels propos, écrits bien à l’abri dans son journal ? Prenons- en juste un exemple, ainsi, ils pourraient libérer symboliquement les énergies dangereuses qui n’attendent en général que ce type de signal, en agressant verbalement, par exemple, dans l’espace public ces jeunes femmes en reprenant ces mêmes mots, dans un truc style, je vous l’a fait soft.. « et dis donc toi on est pas en Arabie Saoudite ici on est en France ! » voir pour les plus lâches, en allant jusqu’à l’agression physique, comme cela est arrivé il y a quelques mois au Cinéma Pathé à Chambéry. Puis l’éditocrate se range comme de bien entendu derrière la bannière de la laïcité, comme si, ici, elle était menacé, en criant, pas moins, à l’infiltration des Frères Musulmans, dans le milieu étudiant. Se piquant même un trait d’humour «  Allah, Trostski, même combat ! ». Je vous avais prévenu c’est du lourd, c’est du grave ! On continu pourtant. Preuve qu’il sait pertinemment, qu’il surfe sur une argumentation qui sent mauvais, il anticipe en parlant d’« islamophobie » comme étant le «  mot magique, censé imposer le silence lorsque se pose un débat délicat. » Et là on atteint le bouquet final, puisque ce monsieur, croyant faire de l’humour, mais en fait sur le dos de qui ? va carrément chercher la référence du Ku Klux Klan, (sous la forme d’une figure de style : la prétérition) oui vous avez bien lu, le Ku Klux Klan : hallucinant, pour justifier et poser une pensée aux relents raciste et ….islamophobe. Tiens d’ailleurs cela donnerait quoi si cet éditocrate appliquait la même blague aux juifs ? Tout cela pour affirmer, selon lui, qu’à l’intérieur des facs, sphère républicaine, il ne doit pas y avoir de signe religieux ostentatoire. Comment se fait-il que ce monsieur sorte du bois en ce moment en s’attaquant uniquement aux musulmans qui portent des signes de leurs religions, tout comme ceux des catholiques ou des juifs qui le font depuis un siècle à l’université, sans que cela lui ait, semble t-il poser problème, jusque là, pour ces derniers ? En fait c’est que tout simplement la loi sur la laïcité de 1905 donne la possibilité de porter quelconque signe religieux à l’université. Qu’il s’agisse d’une croix, d’un voile, ou d’une kippa. Elle stipule que chacun est libre de croire ou de ne pas croire et de manifester ses convictions, religieuses ou autres, espace public compris, à partir du moment où cette manifestation ne porte pas atteinte à la liberté d’autrui ni à l’ordre public. Principe élargi à la sphère de l’éducation dans son ensemble, puisque le code de l’éducation ou encore le règlement des universités, suivent tous les deux le même principe: chacun peut se vêtir comme il le veut à partir du moment où il n’y a pas atteinte à la pudeur et que le visage n’est pas couvert. (La loi de mars 2004 est venue interdire les signes religieux dans l’enseignement secondaire). Oui, monsieur Debernardi, malgré vos appels douteux et nauséabonds, l’université, est encore un espace de liberté. Rappelons que ces lignes s’inscrivent dans un climat national où une dynamique d’harcèlement est pratiqué, en direction de ces jeunes filles, depuis des mois par une certaines presse. Et puisque vous finissez votre article en vous servant de Victor Hugo, pour laisser entendre que celles qui portent le voile ne seraient pas loin d’être des illettrés, je vous invite à reprendre le cour de vos études ou de vos humanités si vous en avez eu, un jour, car peut-être, comprendrez vous, alors, que ce soit dans la rue ou à l’université, institution qui, depuis le Moyen Âge, constitue un espace de liberté, de discussion, et d’échange, (ne vous en déplaise monsieur l’ignare ou qui fait semblant de l’être pour susciter l’ostracisme et l’exclusion envers ces jeunes étudiantes) et qui, contrairement à ce que vous affirmez, nous inscrit, bien là, dans le texte et l’esprit même de la loi sur la laïcité de 1905. Alors, monsieur Debernardi, ne désinformez pas vos lecteurs…car au bout de ce chemin il n’y a que la désignation à la “vindicte populaire“ d’une catégorie de citoyens.nes, qui ne mène ensuite qu’à la haine de l’autre. Ici vous en portez une part de responsabilité.

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