“POUTINADES“ à Chappareillan

Les « POUTINADES » qualifient les actes répressifs menés à l’encontre de tout opposant par les dictateurs. Il suffit que les uns émettent une critique ou un avis contraire, se rebellent contre un dictat ou une loi injuste, pour que les autres emprisonnent ou assassinent. Tous les moyens sont bons et les sbires des dictateurs ne manquent pas d’imagination pour éliminer la controverse : Poison au bout de la pointe acérée d’un parapluie ou dans la tasse de thé d’un grand hôtel, missiles visant un jet en plein vol, police des mœurs tabassant les jeunes femmes non voilées, campagnes de dénigrements et fausses nouvelles, on a même trucidé et coupé en morceaux un journaliste saoudien en Turquie... Les exemples ne manquent pas, dans le monde, des risques encourus à contester l’ordre imposé dans les états totalitaires. Ce serait vraiment exagérer considérablement d’admettre que dans le pays des droits de l’homme, lumière de l’humanité, berceau de la liberté de penser, les « POUTINADES » soient de mise. Mais il advient tout de même que certains d’entre nous hurlent haut et fort lorsque le gouvernement légifère à grands coups répétés de 49.3. Il advient aussi que d’autres s’offusquent de décisions communales très discutables au regard de la liberté d’expression dont nous avons encore la jouissance, dans notre belle démocratie.

En voici un exemple : Lors de la Fête de la rentrée 2023 (2 septembre 2023.) de Chapareillan (charmante commune située sous le mont GRANIER entre CHAMBERY et GRENOBLE) parmi toutes les associations présentes, une troupe d’amateurs de théâtre d’improvisation interprète une scénette, improvisée bien entendu, comme le veut cette pratique théâtrale. On propose un mot ou une situation et les comédiens doivent se mettre en scène dans l’instant. Pour le coup, la proposition était « Piscine » (sujet bien adapté aux circonstances climatiques du moment). Voilà qu’on simule de creuser le sol à la pioche dans un joyeux désordre. Quelqu’un s’approche et engage un échange sur l’avancée des travaux. Cet inspecteur des travaux là, met vite en évidence l’incompétence des entrepreneurs /piocheurs. La situation est farfelue et drôle. Les gens présents rient. La possibilité d’avoir été missionné par la mairie pour construire une piscine par la grâce d’un copinage avec le Maire plutôt qu’en fonction d’une compétence est évoquée et fait plutôt rire l’assistance. Pure improvisation bien-sûr et peu importe d’ailleurs, puisque la particularité de ce type de théâtre est que les acteurs deviennent leurs propres auteurs, sans avoir le temps de préparer leur performance. C’est cela l’improvisation ! Quelques édiles, présents eux aussi, peu enclins au rire, pas plus qu’au sourire, voire à la simple faculté intellectuelle d’appréciation de la prestation d’acteurs amateurs, prennent pourtant ombrage du simple fait que la prestation spontanée des comédiens puisse faire allusion à un copinage éventuel entre un Maire et une entreprise travaillant pour la commune.

Il est vrai qu’un lien très fort existe entre cette municipalité et le monde économique, le bulletin municipale en affichant le témoignage régulièrement. Mais bon ! Là, il s’agissait de rire et non pas de faire allusion au corporatisme municipal. Alors ! On va dire, pour être gentil, que la canicule aggravée (supposons-le, la commune en question étant viticole) par la dégustation d’un nectar local aurait dû placer cette menue fâcherie au rang des épisodes pittoresques. Mais voilà que l’affaire s’envenime et vient à être vivement débattue au conseil municipal (7 septembre 2023.) et ceci durant de longues minutes, à tel point que jamais on ne vécut de séance de conseil municipal aussi longue depuis 2014 (La durée moyenne des conseils municipaux avoisinant d’ordinaire la demi-heure !). Haro ! Sur les saltimbanques et sur leur chef de file (un comédien ! Rendez-vous compte ?) Qu’est-ce que ces gueux qui se permettent une plaisanterie chargée de malentendu ? On ne touche pas à la probité de Madame la Maire et de son équipe municipale. Du coup on fait sauter par voie de délibération la maigre subvention allouée par le budget 2023 à l’organisateur de la fête (500 balles!) Quelle imbécilité ! Des comédiens amateurs n’auraient pas improvisé mieux.

Que dire ? De retour de vacances en PERIGORD, ayant durant des jours visité châteaux forts et bastides, je ne me suis pas trouvé très dépaysé : « Me voilà resté aux temps anciens où seigneurs et maîtres dictaient aux manants ce qu’ils pouvaient dire ou ne pas dire ». Et, du coup, je m’interroge sérieusement sur le sort qui sera réservé à SERGE PAPAGALLI (comédien comique Grenoblois), lequel a joué en 2023, dans la salle polyvalente de Chapareillan, son spectacle hilarant «CA SUFFIT MAIN’NANT », au cours duquel il traite les conseillers municipaux de son village de « BAZUS », leur tire même dessus à coup de fusil de chasse (factice !) et qui s’apprête à revenir nous faire rire en 2024... Paira-t’on son cachet ? Vu, récemment à la télé, un spectacle des « BODINS » lesquels traitent le président de la république de « morveux » et de « foutriquet ». Verra-t’on un jour une Présidente de la République blonde et forte en gueule (comme semblent le présager les commentateurs politiques) interdire ce spectacle ? Il peut paraître inconvenant de comparer cet épisode pittoresque dans le Grésivaudan, à de grandes tragédies humaines déchirant le monde. On souffre vraiment du totalitarisme en Russie, en Iran, en Turquie et ailleurs.

Mais n’oublions pas que les pires avanies socio-politiques commencent souvent par de menus incidents et des manigances mesquines de ce genre. Puis un jour certains en viennent à incendier les librairies ou à marcher sur une capitale. Je crois bien d‘ailleurs avoir tiré la sonnette d’alarme dès 2014 dans un blog nommé « chapareillaninformations ». Un article titré « CHAPAREILLAN MAIRIE EXTRÊME » me valût même une convocation à la gendarmerie à la suite d’une plainte en diffamation déposée par Martine VENTURINI (Maire de Chapareillan depuis 2014). Je dénonçais déjà à l’époque la dérive autoritaire de cette nouvelle équipe municipale qui supprimait les commissions municipales (A l’époque les habitants pouvaient y siéger !), ostracisait les élus minoritaires (Ecartant d’anciens élus expérimentés de toute instance), liquidait au terme de trois semaines de mandat « LA MAISON DES HABITANTS » (centre social administré par les habitants), supprimait un service municipal d’assistance aux personnes âgées, malades ou isolée, etc. De quoi faire bondir plus d’un démocrate ! Cette facétie municipale s’attaquant, comme par hasard, à un projet culturel et associatif créant du lien social devrait rafraichir notre mémoire collective, si l’on s’est intéressé à tout ce qui a suivi l’élection de majorités municipales d’extrême droite dans quelques belles villes de France ? La triste réalité de notre vie quotidienne ne s’aggrave-t ’elle pas, de jour en jour, d’idées nauséabondes, de propos racistes et xénophobes, de tentations totalitaires, toutes ces dérives que certains de nos parents ont combattus. Il me déplait vraiment qu’un si grand nombre de nos concitoyens et leurs représentants élus s’avachissent à ce point. VLADIMIR, EBRAHIM, RECEP TAYIP... Sortez de ces corps

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