Le maire de Chambéry ; Thierry Repentin fait-il la chasse aux pauvres ?

Chronique de la pauvreté ordinaire Nous sommes place de Genève, le jeudi 16 mai 2024, il est 14h25, je dépasse le Monoprix et me trouve face au Lycée Vaugelas, quand une voiture de la police municipale s’arrête un peu brusquement. Quatre agents en sortent et se dirigent vers un banc où est assis une personne, que je vois de dos. Je vais l’appeler monsieur X, qui est une personne handicapé, il a perdu un oeil récemment, il a une canne blanche, et est en état de légère ébriété, deux amis se tiennent debout à côté de lui. Les agents de la police municipale l’entourent, et le questionnent. Je reste 5 minutes pour observer la scène et prend la première photo. J’apprendrais par la suite, qu’il a craché par terre et que pour cette raison l’équipage de la PM s’est arrêté pendant près 20 mns pour lui mettre finalement une amende 135€. Je repasse 20 minutes après, et l’équipage de la PM est toujours au même endroit. Nos pas se croisent et je suis interpellé verbalement par les policiers qui me demandent pourquoi j’ai pris une photo.

Leur répondant que je n’ai pas à leur dire pourquoi et que tout citoyen peut prendre des photos dans la rue (Art 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme qui à valeur constitutionnelle) un des agents quelque peu énervé me dit que « j’attends sûrement des violences policières ». Une autre me dit que j’ai bien le droit de prendre des photos mais pas de les publier. Ce que je démens et leur demande de réviser la loi. Nous nous quittons…. Vers 16h30 je repasse au même endroit, et aperçois monsieur X entouré d’agents de la police nationale. Questionnant une employée de Monoprix, j’apprends qu’il importunait les clients dans le magasin. Je prend ma deuxième photo. La brigadière de police me demande « si je n’ai rien d’autre à me mettre sous la dents ». Voilà une petite chronique de la rue, où les personnes les plus démunies et fragilisées le sont encore plus par un traitement sécuritaire qui les maltraite et qui vient accentuer encore plus leur mal être et leur précarité. Je reprendrais ce que disait très bien la policière, huit policiers sollicités pour une personne à demi aveugle « N’ont dit-il rien d’autre à se mettre sous la dent ». La chasse aux pauvres et aux habitants de la rue est une constante depuis longtemps. Notons que depuis plus de 7 ans, nous vivons en Macronie, où la précarité et la pauvreté ont explosé avec toutes ces conséquences en aval. La rue est un des rares endroit où elle se voit. Pour l’historienne Arlette Farge, si la politique de police s’occupe de la rue, c’est parce qu’elle est le terrain du conflit social : « la rue est la maison de ceux qui n’en ont pas » Arlette Farge, Vivre dans la rue à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Gallimard,[1979].

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