Laurent Ripart, un universitaire de Savoie primé par l'Institut de France

Saluons donc le fait qu’un universitaire de Savoie, professeur d'histoire médiévale et directeur de l'UFR de Langues Lettres et Sciences Humaines de l'universiré Savoie Mont Blanc, soit primé par l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres une de ses 5 académies de l'Institut de France, pour son ouvrage "Les Déserts de l'Occident" ou la Genèse des lieux monastiques dans le sud-est de la Gaule (fin IVe - milieu VIe siècle) publié aux éditions Brepols. Nous sommes allé l'interviewer, au milieu de son impressionnante bibliothèque médiévale. Pour tous ceux qui sont intéressé par cette période de transition qui voit la fin et chute de l’empire romain d'occident et la construction de l’église chrétienne dans le Sud Est de la France, le livre décrit minutieusement l’implantation de ces premiers moines (Anachorètes- Cénobites) toujours dans des sites insulaires que ce soit en Italie ou sur les îles d’Hyères et de Lérins, pour ensuite s’implanter sur le continent à Lyon (île de Barbe) à Arles (île de la Cappe) puis émigrer dans le Jura…voir tout près de chez nous à Aoste. Ces territoires « Désert » vont être légitimé (St Jérôme) comme lieux supérieurs dans le combat eschatologiques contre l’antéchrist les moins seront alors les « Colons du Paradis, » et imposeront une valeur sacré à ces refuges, qui contrairement à l’idée reçu ne sont pas, pour autant, des lieux de désolation. Ces moines et leurs enseignements vont former pendant près d’un siècle les évêques qui vont influencer, diriger l’église chrétienne Le livre déconstruit une historiographie qui jusque dans les années fin 1980, dressa un continuum entre les premiers moines et la règle de St Benoit. Là l’auteur montre qu’il n’y avait pas une unité originelle et homogène, mais qu’au contraire les règles établies étaient fortement influencées par la diversité régionale, tout en partageant un corpus de textes communs. Livre qui nous invite pas à pas à soulever le voile de l’atelier d’un universitaire du XXI siècle, véritable travail de moine, et qui nous fait découvrir comme fondement de sa recherche, non pas simplement les anciens textes (dont certains seraient des faux) mais surtout les recherches archéologiques qui sont semblent-ils, ignorées par les historiens.Ce qui paraît incroyable ! Pour l’anecdote on découvre un troisième type de moine qui ne peut qu’aiguiser notre sympathie: ; les Sarabaïtes, qui vivent sans règle et sans pasteur et sont considérés comme de mauvais moines. Intéressant !

Commentaires