Crise Politico Sanitaire : « On peut débattre de tout, mais pas des chiffres ... »

En France, sans que l’on sache trop pourquoi, à l’heure où n’importe quel vigile a accès à notre identité et à nos données médicales liées au covid, le statut vaccinal des patients enregistrés dans les établissements publics de santé ne ressort pas directement des données covid que ces derniers fournissent à Santé Publique France. Il y a des fichiers à croiser, et c’est la DREES1 qui a hérité de cette tâche. Ce sont les rapports de la DREES que les représentants du gouvernement et les média utilisent pour communiquer sur l’inconséquence des personnes refusant la vaccination anticovid, depuis les mois de juillet- août 2021: «80% des personnes hospitalisées ne sont pas vaccinées», entend-on depuis plusieurs semaines ; et depuis quelques jours, nouveauté, il est précisé « 80 % des personnes hospitalisées à cause du covid ne sont pas vaccinées ». Le dernier rapport de la DREES est paru le 24 septembre 2021. Contrairement aux précédents, il n’est pas assorti d’un tableau synthétisant les données exploitées. Dans notre étude, nous questionnerons donc un rapport plus ancien, celui daté du 10 septembre 2021, qui permettait au grand public d’accéder plus simplement aux critères observés par la DREES. Vous trouverez ci-dessus le tableau de chiffres publié le 10 septembre par la DREES, portant sur la période du 23 au 29 août 2021, puis les conclusions que ses statisticiens en ont tirées . « Entre le 23 et le 29 août, le nombre de tests RT-PCR positifs pour 100 000 habitants non vaccinés est en baisse. Il s’élève à 356 (contre 405 la semaine précédente), alors qu’il n’est que d’un peu plus de 45 pour 100 000 habitants vaccinés (contre 50). Comme la semaine précédente, il y a près de 8 fois plus de tests positifs chez les personnes non- vaccinées que chez les personnes complètement vaccinées, à taille de population comparable. Sur la base des patients entrés à l’hôpital entre le 23 et le 29 août dont un test positif a pu être identifié dans SI- DEP, 79 % des admissions en soins critiques et 75 % des admissions en hospitalisation conventionnelle sont le fait de personnes non-vaccinées, tandis que les patients complètement vaccinés représentent respectivement 16 % des admissions en soins critiques et 20 % des admissions en hospitalisation conventionnelle. En comparaison, à cette date, la part des personnes non vaccinées en population générale est de 30 % et celle des personnes complètement vaccinées de 57 %. Entre le 23 et le 29 août, les entrées en soins critiques de patients non vaccinés pour lesquels un test RT-PCR positif a été identifié entament une décrue : en rapportant les effectifs à la population de chaque statut vaccinal, les entrées en soins critiques s’élèvent à 32 patients pour 1 million de non-vaccinés et 3,5 patients pour 1 million de complètement vaccinés. Ainsi à taille de population comparable, il y a environ 9 fois plus d’entrées en soins critiques parmi les non-vaccinés que parmi les complètement vaccinés. »2

Depuis l’établissement de ce tableau et du rapport qui l’accompagne, la méthodologie employée reste la même. La DREES n’effectue pas d’enquêtes de terrain ; elle travaille en croisant trois fichiers3 : - SI-VIC recense les personnes hospitalisées pour cause de covid, ou bien les personnes hospitalisées qui sont porteuses du virus (test PCR positif), sur la base des données transmises par les hôpitaux. - SI-DEP recense les personnes qui ont été testées par PCR, sur la base des données transmises par les laboratoires d’analyse. - VAC-SI enregistre les personnes qui ont été vaccinées contre le covid-19. Les décomptes publiés par la DREES concernent uniquement les personnes présentes dans les deux premiers fichiers, et exclusivement les personnes ayant eu un test positif au covid, parmi toutes celles enregistrées dans SI-DEP ; le troisième fichier est utilisé pour établir le statut vaccinal des personnes ainsi recensées. De ce fait sont exclus des données publiées par la DREES tous les patients des hôpitaux pour lesquels aucun test PCR n’a été recensé – même s’ils sont hospitalisés pour cause de covid. A noter également : les vaccinés depuis moins de 7 jours sont considérés comme non vaccinés. Les tests PCR positifs ne sont pas dédoublonnés (une personne testée deux fois positive compte pour deux unités dans les statistiques, dès lors que ses deux tests n’ont pas été effectués dans la même journée). Sur la base de ces données, voilà pour notre part les questions que nous voudrions soumettre à réflexion : 1. Pourquoi la DREES dit qu’il y a « près de 8 fois plus de tests positifs chez les personnes non- vaccinées que chez les personnes complètement vaccinées, à taille de population comparable » ? Les chiffres publiés permettent d’observer un taux de positivité au test covid deux fois plus important chez les non vaccinés, par rapport aux vaccinés : 9,13 % contre 4,57 %4. Mais la DREES met en relation le nombre de tests positifs comptabilisés avec la population globale de la catégorie (17 229 cas positifs parmi les vaccinés, 73 309 tests positifs, parmi les non vaccinés). La DREES évacue ainsi un fait qu’elle signale pourtant bel et bien par ailleurs : alors qu’en population générale, les vaccinés étaient presque deux fois plus nombreux que les non vaccinés, ils ont été quatre fois moins testés. Nécessairement, au final, on aboutit à un nombre de tests positifs huit fois moindre dans leur catégorie. Cela ne signifie aucunement qu’il y ait eu huit fois moins de cas positifs parmi eux. Puisque 3,93 % des non vaccinés ont été testés pendant la période, en population générale, il aurait fallu un pourcentage de tests équivalent parmi les vaccinés - qui n’ont été testés que pour 0,98 % d’entre eux - afin de pouvoir comparer le nombre de résultats positifs. A proportion égale (si 3,93 % vaccinés avaient été testés), on pourrait ainsi projeter un résultat de tests positifs de l’ordre de 68 8835 au lieu des 17 229 qui ont été recensés.

2. Pourquoi la DREES ne fait pas apparaître dans ses conclusions les taux d’hospitalisation et de décès imputables à chaque catégorie de population ? Là est bien pourtant a priori le sens de ses décomptes : mesurer le risque d’encombrement des services hospitaliers représenté respectivement par les vaccinés et les non vaccinés. Pour calculer ces taux, il suffit de reprendre le nombre de personnes testées positives au covid 19, et de le rapporter au nombre de personnes qui parmi elles ont fini à l’hôpital, durant la période étudiée. Les chiffres de la DREES permettent d’arriver aux constats suivants : - Sur 73 309 personnes non vaccinées testées positives au covid 19 : 2,82 % ont été hospitalisées en soins conventionnels, 0,89 % ont été hospitalisées en soins critiques, 0,44 % sont décédées à l’hôpital. - Sur 17 229 personnes vaccinées testées positives au covid 19 : 3,14 % ont été hospitalisées, 0,77 % ont été admises en soins critiques, 0,57 % sont décédées à l’hôpital. Ces taux sont cohérents si l’on considère que le groupe des vaccinés inclut une proportion sans doute plus importante de personnes très fragiles (publics prioritaires ciblés par la vaccination), pour lesquelles le passage en réa peut davantage être jugé inutile, et les décès être plus nombreux. Dans tous les cas, les données fournies par la DREES ne montrent pas que le fait d’être vacciné induit une protection individuelle supplémentaire face aux risques d’hospitalisation ou de décès. Il faudrait pour cela montrer que les personnes qui décédaient en nombre avant la vaccination sont désormais moins exposées. C’est bien possible – les vaccins semblant en effet réduire les formes graves de covid chez les personnes concernées par un tel risque, aux dires des praticiens hospitaliers. Cependant, les statistiques globales publiées par la DREES ne permettent aucunement de mesurer, ni même d’établir, cette efficacité vaccinale, puisqu’en population générale, on observe que les taux d’hospitalisation et de décès sont plus favorables chez les non vaccinés.

3. Est-ce que la DREES peut établir le statut vaccinal des personnes hospitalisées, alors que son étude ne porte que sur les personnes pour lesquelles un test covid positif a été recensé ? La base des études de la DREES est réduite aux personnes qui ont été testées positives au covid. Puisque les vaccinés ont été sous-testés dans une proportion de 1 à 4, durant la période du 23 au 29 août 2021, il n’est pas possible d’ignorer que 4 fois moins de personnes vaccinées ont été inscrites dans le fichier SI-DEP (lequel comptabilise aussi bien les tests négatifs que positifs, NB). L’étude de la DREES s’appuie en effet sur l’appariement des fichiers SI-VIC et SI-DEP, non pas sur les hospitalisations dans leur ensemble. Si l’on reprend la composition du groupe qui a servi à l’étude de la DREES, on constate que les non vaccinés représentent 75,3 % des personnes incluses dans son panel.6 Puisque les non vaccinés ont fait des tests en beaucoup plus grand nombre que les vaccinés, et ont en conséquence des tests positifs également bien plus nombreux, ils se retrouvent mathématiquement très majoritaires dans le panel observé par la DREES. Ainsi, quand l’analyse de la DREES fait valoir que « Sur la base des patients entrés à l’hôpital entre le 23 et le 29 août dont un test positif a pu être identifié dans SI-DEP, 75 % des admissions en hospitalisation conventionnelle sont le fait de personnes non vaccinées » ... on trouve ici le simple reflet de la composition du panel sur lequel l’étude a été effectuée. Un panel qu’on ne peut pas a priori considérer comme représentatif de la population effectivement admise à l’hôpital durant ce laps de temps, mais seulement de la population recensée dans le fichier des dépistages. Dans ces conditions, la DREES peut-elle prétendre avoir effectué une enquête sur le statut vaccinal des personnes hospitalisées en France ? Selon nous, cette étude-là continue de manquer. La DREES a fait une enquête sur le statut vaccinal des personnes positives au covid inscrites dans le fichier SI-DEP (les gens testés par PCR). Dans ce fichier, il y a 75 à 80 % de non vaccinés ... Voilà tout ce qu’elle nous apprend. Il n’est pas aisé de quantifier le biais d’observation induit par cette restriction du champ d’étude aux seuls patients titulaires d’un test PCR positif : quelles sont les pratiques de l’hôpital, dans ce domaine ? Dans quelle mesure un patient adressé aux services hospitaliers sur diagnostic médical indiquant un cas de covid sera-t-il soumis à un test PCR ? C’est une chose que nous ignorons. Ce que nous pouvons noter, c’est que dans l’étude de la DREES portant sur les patients hospitalisés entre le 23 et le 29 août 2021, 4040 patients ont été pris en compte, parce que répondant à tous les critères (enregistrés dans SI-VIC et SI-DEP / test covid positif / âge renseigné)7. Or, les données de Santé Publique France permettent de savoir que durant cette période, au bas mot 9 000 patients covid ont été accueillis à l’hôpital8. Donc c’est a minima la moitié des patients covid qui ont été exclus de l’étude de la DREES. Pourquoi ces patients n’ont-ils pas été inclus dans l’étude ? C’est une question que nous voudrions poser à ses auteurs. En attendant, on peut supposer, compte-tenu des précisions méthodologiques fournies par la DREES, que c’est parce que ces patients n’avaient pas été enregistrés dans le fichier SI-DEP. A savoir, qu’ils n’avaient pas été testés par PCR. Quels patients étaient les plus susceptibles de n’avoir pas été testés par PCR avant ou après leur admission à l’hôpital pour covid ? Nous ne pouvons que laisser la question ouverte, en l’absence d’éclairages sur les pratiques hospitalières. Toujours est-il que nous arrivons à l’idée que, en ignorant les personnes non testées et pourtant identifiées patients « covid » par Santé Publique France, les chiffres de la DREES concernent, au mieux, la moitié des personnes qui ont été hospitalisées pour covid durant la fin août.

4. Est-ce que la DREES peut effectuer des décomptes spécifiques sur les personnes hospitalisées pour cause de Covid ? Cette question relève d’une interrogation méthodologique. La DREES appuie ses conclusions sur l’exploitation du fichier SI-VIC. Or celui-ci enregistre les patients hospitalisés « pour ou positifs au test covid 19 » ... Comment donc la DREES distingue-t-elle les patients hospitalisés à cause d’une maladie covid des patients ayant un test PCR positif mais pris en charge pour une autre pathologie, sachant que le fichier SI- VIC lui-même ne permet pas a priori cette distinction ? Un fichier SI-VIC a pour objectif d’aider l’État à prendre en charge un phénomène sanitaire hors normes. Dans le cas du covid, il implique que les personnels hospitaliers repèrent les sources de contamination possibles, en plus de la maladie directement due au virus. Cela a pour conséquence que les patients testés positifs au covid 19 sont enregistrés dans le fichier SI-VIC , même s’ils sont hospitalisés pour une toute autre raison. C’est en tout cas ce qui paraît logique, et ce que suggère le descriptif sus-mentionné. La DREES peut-elle dès lors déduire de ses études, basées sur le fichier SI-VIC, le nombre de personnes hospitalisées spécifiquement pour cause de covid ? Pour ce que nous avons constaté, la DREES ne se risque pas dans ce domaine. C’est bien l’État, ici, qui, dans ses spots publicitaires, introduit une information non présente dans les données qui lui sont fournies, en stipulant que 80 % de personnes hospitalisées « à cause du covid » sont non vaccinées. La DREES quant à elle continue d’indiquer que ses chiffres concernent les personnes « hospitalisées pour OU positives au covid 19 ». Ce faisant, il est vrai que la DREES nous éloigne de son objectif initial. Comment peut-on prétendre démontrer l’efficacité du vaccin anticovid en établissant des observations sur autre chose que sur la population mise en danger par le covid ? C’est-à-dire uniquement sur les personnes ayant déclaré un covid pathologique et hospitalisées pour cette raison ? Pour illustration , si je fais une appendicite, dès lors que j’aurai eu un test covid positif avant ou après mon hospitalisation, j’apparaîtrai dans les statistiques de la DREES ... Cela ne semble évidemment pas très sérieux s’il s’agit d’évaluer l’efficacité d’un vaccin visant à se prémunir du covid ! Cependant le gouvernement n’a pas justifié pas à ce jour de données particulières qu’il aurait en sa possession. Si ce ne sont pas les statistiques de la DREES qu’il utilise pour ses spots, d’où sortent alors les éléments qu’il avance ?

5. Que devient l’encombrement hospitalier dû aux conséquences post-vaccinales ? Le tableau de la DREES montre que, dans le panel issu de ses appariements, 771 personnes vaccinées et positives au test PCR ont été admises en soins conventionnels, en soins critiques ou sont décédées à l’hôpital, entre le 23 et le 29 août 2021. Si l’on consulte le site de l’ANSM, on voit que sur la période du 20 août au 2 septembre, 5832 cas d’effets indésirables des vaccins anticovid ont été signalés, dont 25 % d’effets graves9. La définition que la Haute autorité de Santé donne des effets indésirables graves est la suivante : « décès / mise en jeu du pronostic vital / survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent »10. Les effets indésirables graves impliquent donc a priori une hospitalisation, mais n’englobent pas la totalité des passages à l’hôpital, puisque pour les cas où les syndrômes ont pu être traités et jugulés sans que le pronostic vital ait été mis en jeu, les patients concernés n’apparaissent pas dans cette catégorie. Il ne s’agit pas pour nous de savoir si tous les cas signalés sont en effet dus au vaccin anticovid. Les chiffres de l’ANSM sont utiles ici en ce qu’ils nous indiquent qu’un certain nombre de personnes vaccinées ont été hospitalisées durant la période du 23 au 29 août 2021. 25 % d’effets graves sur 5832 cas ont été signalés sur une période de 13 jours, soit 1458 hospitalisations de vaccinés - sans doute plus, compte-tenu du fait que seuls les cas aux conséquences irréversibles ont été comptabilisés, comme indiqué ci-dessus. Sur la période de 7 jours qui nous occupe, cela revient à dire que 729 vaccinés a minima ont été hospitalisés en France, pour une issue non favorable dans tous les cas, et donc sans compter les hospitalisations ayant eu en revanche une issue positive. Il nous semble utile de signaler ce chiffre, et d’interroger là encore le travail de la DREES : Son étude permet-elle de mesurer de façon juste l’incidence de la vaccination anticovid sur le fonctionnement des services hospitaliers ?

Conclusions. Il est difficile de souscrire aux conclusions que la DREES tire de ses propres chiffres, en l’état. La DREES soustrait à l’analyse trop de faits marquants. 1 - Le « sous-testing » dans la catégorie des non vaccinés est signalé mais non pris en compte. En conséquence, la projection des cas positifs sur la population globale n’est pas probante, et peut même être envisagée comme fallacieuse. 2 - La non représentativité du panel n’est pas signalée. Le fait de baser l’étude sur le fichier SI-DEP induit de facto une surreprésentation massive des non vaccinés par rapport aux vaccinés / L’écart numéraire entre le panel étudié et la population hospitalisée pour ou avec le covid durant la période aurait mérité à tout le moins d’être soulignée (4040 versus 9000 patients réels a minima). 3 - L’ambiguïté des cas couverts par le fichier SI-VIC n’est pas levée. Les chiffres que l’on nous soumet concernent-ils uniquement les malades du covid ou bien l’ensemble des patients ayant été testés positifs au covid 19, bien qu’ils soient hospitalisés pour une autre cause ? La seconde hypothèse semble la plus vraisemblable, en l’absence de toute précision donnée par la DREES sur ce sujet ; auquel cas, on voit mal comment les statistiques proposées pourraient être corrélées à l’efficacité du vaccin anticovid. 4 - Les cas d’hospitalisation liés aux effets indésirables des vaccins anticovid ne sont pas inclus dans l’étude. Cela n’aurait pourtant pas été incongru, dès lors qu’il s’agissait de mesurer le rapport bénéficiaire de la vaccination pour le bon fonctionnement des services hospitaliers. Au terme de cette « étude de l’étude de la DREES », nous stipulerons donc que les bienfaits de la vaccination en population générale restent à ce jour non démontrés, en tout cas non mesurés, si les statistiques de la DREES sont bien la seule base dont le gouvernement français dispose pour ce faire. On peut s’étonner que pas un seul journaliste n’ait posé de questions sur ce fameux chiffre « impossible à débattre » de « 80 % de non vaccinés » parmi les hospitalisés : Monsieur le ministre, monsieur le directeur de la Haute autorité de Santé, monsieur le professeur Machin, les chiffres que vous nous communiquez concernent-ils bien uniquement les malades du covid ? D’où viennent vos chiffres, sachant qu’en France nous n’avons pas de données directes sur le statut vaccinal des personnes hospitalisées ? S’agit-il d’études de terrain réalisées dans les hôpitaux ou bien de statistiques globales ? Comment expliquer que l’on ait en France des résultats aussi différents de ceux que d’autres pays transmettent, comme Israël ou le Royaume-Uni, lesquels tendent à montrer que la protection offerte par le vaccin face aux formes graves du covid est très inférieure aux 90 % promis par leurs fabricants ? On peut s’interroger également sur le fait que les statisticiens de la DREES se soient exemptés d’un tableau de synthèse pour leur dernier rapport. Y’aurait-il quelque danger à ce qu’un quidam vienne y mettre le nez ? Serait-il préférable que l’on ne s’appesantisse pas outre mesure sur les variables soumises à leur interprétation, supposément « éclairante pour les politiques publiques » 11 ? De fait, le document publié par la DREES le 10 septembre jette un éclairage assez cru sur l’intention qui l’a guidé, et ainsi sur la mécanique de l’approbation de la politique gouvernementale. Nul ne pouvait croire que la DREES publierait des données contredisant la légitimité de la vaccination généralisée. Nul ne pourrait croire que cela soit sur un malentendu que ses statistiques soient utilisées comme si elles reflétaient les réalités objectives de l’hôpital, et nourrissent les discours officiels. L’administration fait son travail, quelle que soit la nature de l’État qui la chapeaute. Quand les journalistes recommenceront-ils à faire le leur, enfin ?

Notes : 1 Direction de la Recherche, de l’Etude, des Evaluations et des Statistiques, service de statistiques publiques placé sous tutelle des ministères des Solidarités et de la Santé, du ministère du Travail et du ministère de l’Economie. 2 https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/communique-de-presse/lapplication-du-pass-sanitaire-durant-lete-genere-un-surcroit-de-tests-pcr, 3 Op cit. « Dans le cadre de sa mission d’appui à la gestion de la crise sanitaire, la DREES apparie, sur la base d’un identifiant pseudonymisé commun, les trois bases suivantes : SI-VIC, système d'information d'identification unique des victimes, base de données sur les hospitalisations conventionnelles ou en soins critiques (réanimation, soins intensifs et soins continus) de patients hospitalisés pour ou positifs au test Covid-19, SI-DEP, système d’information sur le dépistage populationnel, base de données sur les résultats des tests Covid-19, VAC-SI, système d’information Vaccin Covid, base de données sur les vaccinations Covid-19 » 4 : 73 309 tests positifs pour les vaccinés sur 802 638 tests effectués et 17 229 tests positifs chez les vaccinés sur 376 825 tests effectués. 5 : Si 4 fois plus de tests, soit 1 507 300 tests avaient été effectués parmi les non vaccinés au lieu de 376 825, cela aurait amené à un bilan de 68 883 cas positifs, en appliquant le taux de positivité aux tests constaté par la DREES parmi les non vaccinés, à savoir 4,57 %. 6 : 3044 personnes sur 4040 incluses dans l’étude. 7 : Cf supra tableau DREES total tests positifs : 2769 hospitalisations conventionnelles 825 soins critiques 446 décès . 8 : https://dashboard.covid19.data.gouv.fr/vue-d-ensemble?location=FRA. Chiffres au 23 août = 8792 hospitalisés - 2215 réa (incluses ou extranuméraires?) - Au 28 août : 8793 hospitalisations –3. Est-ce que la DREES peut établir le statut vaccinal des personnes hospitalisées, alors que son étude ne porte que sur les personnes pour lesquelles un test covid positif a été recensé ? 2259 réa. Compte tenu des entrées et sorties, 9000 hospitalisations sont un minimum, Si les réa sont indiqués en sus des hospitalisations, compter 11 000. 9 : https://ansm.sante.fr/actualites/point-de-situation-sur-la-surveillance-des-vaccins-contre-la-covid-19-periode-du-20-08-2021-au-02-09-2021 10 :https://www.has-sante.fr/jcms/c_2787338/fr/comprendre-les-evenements-indesirables-graves-eigs. « Un évènement indésirable grave (EIGS) est un évènement inattendu au regard de l’état de santé et de la pathologie de la personne et dont les conséquences sont le décès, la mise en jeu du pronostic vital, la survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent ». 11 : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/article/les-travaux-de-la-drees-lies-la-crise-sanitaire-de-la-covid-19. « De par sa mission de contribution à l’éclairage des politiques sociale et de santé, la DREES a été et reste fortement impliquée par les enjeux sanitaires et sociaux que pose la crise sanitaire du Covid-19 ».

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