Soignantes et salariés suspendus : la Honte

Les salarié.es, soignant.tes, ( médecins, infirmières aide-soignantes) psychologues et autres personnels travaillant dans les services et établissements de santé et médico sociaux sont tenus d’être vaccinés, comme bien d’autres salariés (pompiers etc…) depuis le 15 septembre 2021, sous peine d’être interdit d’exercer leur métier, leur profession et donc privé de revenus. En effet, s’ils n’ont pas reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 , ils seront suspendus sans rémunération.  Mesure inouï jamais prise par aucun président ni gouvernement et qui est une attaque sans précédent contre le droit du travail et la vie sociale des individus. Cette mesure comprise dans le régime de “sortie de l'état d'urgence sanitaire“, mis en place par E.Macron et sa caste, par la loi du 31 mai 2021, du 2 juin au 30 septembre 2021, et qui est prolongé jusqu'au 15 novembre 2021 par la loi relative à la gestion de la crise sanitaire, constitue un véritable traumatisme pour ces salariés, des hôpitaux et autres établissements, sur les épaules desquelles reposaient déjà tant de contrainte et de stress. Pour toutes ces personnes (y compris ceux et celles qui se sont fait vaccinés “de force“) qui prennent en chargent et soignent les citoyen.nes de notre pays depuis des années dans des conditions épouvantables, cette mesure totalitaire constitue un véritable choc dans leur vie. Ce mercredi 15 septembre 2021, de nombreux rassemblement ont eu lieu en France pour protester contre cet état de fait . Manifestation intersyndicale (enfin ) devant la préfecture de la Savoie, rassemblement de soignants devant le Centre hospitalier Spécialisé de Bassens, où devant le Centre Hospitalier de Chambéry, où nous nous sommes rendu afin de recueillir des témoignages. Quel impact psychologique ces mesures vont-elles avoir sur les individus ? Le projet Covid-19 SocioDistant (1)  de Sylvie Droit-Volet, professeure en psychologie au CNRS indique dors et déjà depuis mars 2020, une explosion des séquences dépressives avec sa corolle de morbidité et autres symptômes ( 27 % symptômes de dépression modéré/élevé) Quel impact ces mesures vont-elles avoir sur l’état sanitaire des patients, les prises en charge des malades, l’organisation des services, et au final sur la politique de santé, déjà bien mal en point ? Déjà on signale partout en Frances des consultations, opérations médicales et chirurgicales annulées ou reportées.(2). En Savoie un médecin spécialiste renommé d’une maladie neuro dégénérative, va arrêter ses consultations. Quel impact économique ces mesures vont-elles avoir sur les personnes concernées, leur enfants et leur famille. Quand on sait qu’un 1 million de personnes supplémentaire depuis mars 2020, a été poussé dans la pauvreté (3) Ce président et la caste gouvernant l’Etat, non content de réprimer les mouvements sociaux de contestation de sa politique s’applique à détruire le service public de la santé ( comme bien d’autres), paupérise sans cesse les classes moyennes basses et les classes populaires. Mais il ne s’arrêtes pas en si bon chemin En effet par le cynisme et par le mensonge public pratiqué à une échelle cosmique (exemple, entre autres : non respect des nombreuses déclarations comme quoi le pass sanitaire et la vaccination ne seraient pas obligatoire dans la vie quotidienne), il détruit le peu de confiance restant dans la parole des institutions publiques, affaiblissant encore plus ces autorités (qui est déjà bien basse). Par la division, vacciné /non vacciné, (et ça marche) il attaque le tissu social dans ces composantes mêmes de solidarité. La mise en place de cette politique d’Etat en direction de la population jusqu’à l’intrusion dans l’intime de notre quotidien, est d’une violence extrême. Elle distille dans le périmètre de nos activités journalières, une politique radicale d’empêchement, d’ interdiction de circulation, d’impossibilité ; d’accès, d’exercice de son métier. Elle met en place à grande échelle une stigmatisation, une mise au ban de la société qui à valeur de mise au pilori sur la place publique, qui est l’organisation d’une mort sociale et de la construction d’une nouvelle catégorie de délinquant (mauvais citoyen) (4). Cette politique consciemment mise en place en toute banalité et dans l’indifférence générale (ce qui n’est pas nouveau dans notre histoire) est le visage de la monstruosité du système néo-libérale, qui sous couvert d’une politique sanitaire d’exception et circonstanciée, expérimente avec succès un régime de contrainte inouï, un régime de privation de libertés pour certains (et ça marche). Cette politique expérimente avec brio, après les caméras de surveillance généralisé, les voisins vigilants, maintenant les collègues contrôlant, réveillant ainsi chez certains, le “flic“ qui sommeillait en lui ou en elle, en attendant la reconnaissance faciale, (avec à la clef la création de la catégorie ; mauvais citoyen) à tous les étages. Comme pour ces vaccins innovants, qui sont comme le reconnait de plus en plus certaines instances, des expérimentations médicales inespérées sur une population mondiale permettant pour demain “ de grandes avancées“, nous sommes bien, ici, tous pris dans une expérimentation sociale et politique à grande échelle, afin de mesurer nos comportement d’acceptation, de soumission ou de contestation et de résistance. Dans ces circonstances historiques, il serait temps que les forces sociales qui prétendent aux transformations politiques et démocratiques dans notre pays plutôt que de procrastiner, de cancaner ou de ricaner, ce qui fausse manifestement et dramatiquement leurs analyses, viennent appuyer, enrichir et rejoindre les mobilisations citoyennes des Samedis. Aujourd’hui ( depuis novembre 2018) ces forces sociales et politiques ont une responsabilité claire dans le choc politique qui est administré aux classes moyennes basses et populaires. Dans toute l’histoire sociale de notre pays, et particulièrement pendant les grandes grèves et manifestations, qui sont des situations de grandes circonstances citoyennes, se produit la rencontre avec l’autre qui est toujours une confrontation avec une certaine étrangeté, sociale et culturelle et qu’il faut dépasser et apprivoiser. C’est bien à l’occasion de ces moments d’observation, de partage, ces frottements, que l’on peut espérer que se construise cette inter-connaissance, certes de circonstance, mais qui a été de tout temps et pour beaucoup de citoyens le terreau d’une éducation populaire, gage d’engagement sociaux et politique plus conscientisé et plus armé idéologiquement pour demain. S’absenter de tels moments qui sont souvent des ouvertures inespérées au monde bien au-delà des individus, est une erreur politique majeure. Le risque qui est devant nous est une fracture politique de grande ampleur et pour longtemps avec à la clef une déprime profonde et généralisée dans le camps des forces sociales et politiques qui militent pour une transformation démocratique et écologique. Cette caste qui dirige l’Etat au profit de quelques milliardaires et millionnaires, avec l’assentiment d’une partie de la classe moyenne, qui se mobilise électoralement, est en passe de gagner cette énième bataille. Notes (1) Le projet Covid-19 SocioDistant  Enquête du CNRS ( Sylvie Droit-Volet, professeure en psychologie,) sur 2000 personnes (1er et 2 ème confinement et toujours en cours) https://lejournal.cnrs.fr/nos-blogs/covid-19-la-parole-a-la-science/que-sait-de-limpact-psychologique-de-la-crise (2) France Bleue Drome 13 septembre 2021 (3) Rapport de l'observatoire des inégalités. Depuis maintenant plus 20 mois, les mesures gouvernementales ont augmenté la pauvreté (10 millions de personnes ont des revenus 60% en dessous du revenu médian soit 14,8% de la population Française : 1 enfant sur 5 vit en situation de précarité. Si la pauvreté est le plus souvent définie comme le fait de gagner moins de 60 % du niveau de vie médian la « grande pauvreté » se base sur un autre seuil, à 50 % du niveau de vie médian, auquel on ajoute le fait de subir au moins 7 privations dans sa vie quotidienne, parmi une liste de 13 relatives au logement, aux loisirs, etc. (4)Les sanctions Ne pas présenter son passe peut entraîner une amende d'au minimum 135 €. L'utilisation frauduleuse d'un passe sanitaire est puni d'une amende de 135  € (6 mois d'emprisonnement et 3 750 € d'amende si cela se produit plus de 3 fois en 30 jours). Les commerçants et professionnels ne contrôlant pas le passe s'exposent à une amende de 1 000 €, à une mise en demeure et à une éventuelle fermeture temporaire de l'établissement, puis en cas de récidive à une peine d'un an de prison et à une amende de 9 000 € d'amende. Pendant cette période, le gouvernement peut prendre certaines mesures pour limiter les déplacements ou les accès à certains établissements. Le Conseil constitutionnel a censuré la disposition de la loi qui prévoyait que le refus de présenter son passe sanitaire soit un motif de rupture anticipée. Le CDD ne peut donc pas être rompu du fait de la non-présentation du passe sanitaire. En cas de refus de présenter ses justificatifs relatifs à l’obligation vaccinale ou de détenir un pass sanitaire, le salarié ne peut plus exercer son activité. Le salarié peut, en accord avec l’employeur, poser des jours de repos conventionnels ou de congés payés. Autrement, l’employeur sera tenu de suspendre le contrat de travail du salarié jusqu’à régularisation de la situation. En ce qui concerne le pass sanitaire, la loi prévoit, à l’issue du 3e jour suivant le début de la suspension du contrat, que l’employeur organise un entretien avec le salarié au cours duquel seront examinés les moyens de régulariser sa situation. Concernant l’obligation vaccinale, l’employeur est toutefois également invité à privilégier l’instauration d’un dialogue avec le salarié et à organiser un entretien avec lui pour évoquer les moyens de régulariser sa situation. Parmi les moyens de régularisation figurent l’affectation temporaire à un poste non-soumis à l’obligation susmentionnée si les besoins et l’organisation de l’entreprise le permettent ou le télétravail, lorsque les missions sont éligibles à ce mode d’organisation de travail. À l’issue et dans le cas d’une situation de blocage persistante, les procédures de droit commun concernant les contrats de travail peuvent s’appliquer. Site cgt.fr

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